L'humour noir sous le supplice des brodequins ?

Ce jour-là, à en croire les interventions très journalistiques de madame Ruth Elkrief - usurpatrice-phare du PAF - Le Pen cachait probablement un antisémitisme non assumé pour la simple raison que sa femme était allé voir un spectacle de Dieudonné, et il devait s'en justifier auprès de deux chiennes lancées à corps perdu dans une dynamique hystérique et vindicative basée sur un préjugé. Eh bien si j'avais un conseil à donner à nos charmantes inquisitrices en quête d'aveux, c'est l'emploi de brodequins, comme dans le bon vieux temps qui renaît de nos jours dans une forme adoucie. Pas compliqué : vous placer votre goy libidineux sur un fauteuil et accrochez solidement avec une corde quatre planches de part et d'autre de chaque jambe. Vous placez des coins entre les jambes bornées. Vous sortez votre marteau rédempteur et avec la force de la Vengeance vous enfoncez les coins pour faire éclater les os des jambes du démon. Am Israël Haï ! Crac ! Am Israël Haï ! Crouc ! Tendre l'oreille : une fois qu'il a avoué son antisémitisme... continuer à frapper en souvenir des camps car n'oubliez pas : sa souffrance n'égalera jamais celle qu'il nous a infligé ! (Marche aussi pour les séfarades issus du Maghreb car après tout Hitler désirait fortement les exterminer.)

Moi, pourtant, quand je suis allé voir le spectacle de Dieudonné, Foxtrot, j'en ai ressorti beaucoup de tolérance et d'universalisme, comme le monsieur dans ce reportage exceptionnel : https://www.youtube.com/watch?v=BHJBlaBMHaY . 

Certes, le bougre a une fixette sur le sionisme, mais dans un contexte moins proche de l'ex-URSS il ne l'aurait pas. En effet, sans la diabolisation qui a eu lieu quand il a parlé d' « axe américano-sioniste » chez Fogiel, je pense qu'il y aurait aujourd'hui bien plus d'équilibre au niveau des cibles de sa dérision mordante, comme c'était le cas avant - l'Islam fondamental, les cultures diverses et variés ainsi que les racismes, les Chinois, etc, ont pris cher dans des sketchs bien écris et bien joués. Donc fixette, certes, c'est son combat. Un combat dans lequel il défend de faire des amalgames. Il a d’ailleurs rencontré des rabbins et autres Juifs, lui étant parfois hostiles. Mais il le fait quand-même. Il tente le dialogue. Il se dit aussi anti-communautariste. Il milite pour l’abolition des séparations, des frontières entre les gens, dans les esprits, tout en entretenant les spécificités. Il pousse la provoc très loin parfois. Il a eu l'idée de demander à Jean-Marie LePen d’être le parrain de sa fille et il est ainsi devenu "le plus gros des enculés" aux yeux des médias, un titre honorifique pour lui. Quand il chante "Shoooah-nanas", il se moque de ce prétexte perpétuel de l’attaque à l’antisémitisme dont il est la victime. Il ne se moque pas de la souffrance d’un peuple, la nuance est importante, d'autant que je souhaite insister fermement sur un point : quand vous tentez de faire taire certaines thèses dérangeantes pourtant étayées, vous ne cherchez pas la vérité et donc vous ne respectez pas les morts, morts que vous insultez par l'aspect abusif de vos incriminations de "complotiste" ou d'"antisémite", qui sont les marques de votre malhonnêteté dans la recherche collective.

Je comprends ce putain d'humour. Les vieux ont du mal.

Empêcher l'humour noir de traiter des sujets aussi difficiles que les pleurnichards de la misère et les marchands de la mémoire, n'est-ce pas dénaturer, travestir, détruire l'humour noir ? D'ailleurs les sujets difficiles ont-ils toujours de bonnes raisons d'être « difficiles » ? Ne sont-ils pas susceptibles d'être soigneusement gardés comme tel par l'indignation abusive et l'exaltation immodérée (l'exploitation ?) de la mémoire ? Retirer à Dieudonné la qualité de faire survivre l'humour noir dans un contexte politiquement correct ne relève-t-il pas d'un certain obscurantisme ? Il faut commencer par voir ses spectacles, pourquoi pas avec une grille de lecture affûtée par un passif de discussions fécondes, et juger après. Des discussions fécondes, c'est ce que j'essaie d'avoir...

Des discussions fécondes pour clarifier un peu ce qu'il est commode de traiter aux brodequins, à savoir : l'humour corrosif qui a l'audace de viser les manipulateurs, les profiteurs et les menteurs qui s'appuient sur une descendance juive pour se défausser de toute discussion difficile ou compromettante. En effet, pour qui est impliqué matériellement, mieux vaut s'aveugler ou esquiver le débat quand sont mis sur la table des questions comme celles des victimes à deux vitesses, des droits à la violence à deux vitesses,  des droits de subventions à deux vitesses, des droits d'expression à deux vitesses, etc. Heureusement qu'il y en a au moins un artiste - non, deux artistes, avec Sot-Raël l'écrivain - pour dénoncer cela. Non ? N'est-ce pas un problème parmi les autres ? Ne mérite-t-il donc pas son lot d'investigation et de critique ? Voilà, vous avez presque tout compris.

La Dieudosphère, visiblement, définit le sionisme comme une doctrine prônant la supériorité du peuple Juif (le peuple "élu") et donne une importance essentielle à ce phénomène dénoté si simplement/grossièrement. Bouh les vilains antisémites ! Eh bien gare à la disqualification facile ! Il faut raison garder. De même qu'on ne cherche pas à supprimer l'obsession écologiste de la part de certains acteurs du débat public, on n'a pas à diaboliser celui dont le sens de la vie est de lutter contre sa vision du sionisme. C'est son combat, son droit. Peut-être qu'il en fait trop ? Et alors ? Ce n'est pas une flèche. Tout comme la cruche écologiste, à côté, n'est pas une flèche.

Pourquoi Dieudonné est important ? Admettons qu'il y ait des sionistes qui soient bel-et-bien une sorte de branche coloniale économique du peuple juif, liée au judaïsme sans être religieuse. S'ils bafouent certains droits de l'homme et  forcent l’établissement d’une colonie à Jérusalem au nom d'une théocratie militaire ayant pour loi le judaïsme talmudique qui prône la supériorité du Juif sur les autres "races", tout en étant soutenu par des admirateurs activistes de toutes sortes dans les différents pays civilisés du monde, alors on aura bien l'air con si on n'a personne pour le dénoncer ! Il est crucial de médiatiser quelqu'un qui a cette obsession afin que nous ayons une sensibilisation, une précaution, une conscience éveillée sur cet aspect du monde ! On ne manque pas de quoi nous sensibiliser au phénomène de montée antisémite qui est quelque chose d'aussi facile à prendre que le feu en période de sécheresse, eh bien il faut un équilibre au niveau des sujets ! Ce qui suppose une équité démocratique entre les différents artistes obsédés et monomaniaques ! Voilà ce que j'essaie de faire comprendre à mon interlocuteur, c'est pas facile...

Quatre rabbins sur le courant juif antisioniste : http://www.dailymotion.com/video/xbq6is_dieudonne-soutenu-par-4-rabbins_news?start=42

Bon, en tout cas, j'aurai pour finir une esquisse d'option préventive aux médiatisés qui font polémique. Toute idéologie comprend un potentiel de débordement et quand on influence des concitoyens vers une certaine orientation il est plus que souhaitable de rappeler quelques pontifes pour les éduquer & prévenir l'oubli des fondamentaux humanistes... ainsi, Zemmour et Marine Le Pen devraient sensibiliser leur public au danger du racisme anti-Africain au risque d'en gêner ou vexer une partie, Dieudonné et Soral pareil avec le racisme anti-Juif. Cela impliquerait un sacrifice de leur part car ils capitalisent partiellement ou grandement sur les racismes populaires pour leur succès, mais enlèverait du même coup tout argument à leurs détracteurs les plus grossiers. S'ils ont de bonnes intentions non racistes, s'ils n'ont pas cette haine qu'on leur attribue, pas de mauvais desseim pour la France, alors qu'ils fassent cet effort, sinon tant pis pour eux.

P.S. : comment être objectif sur Dieudonné ? --> http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle

P.P.S. : Ruth Elkrief dégage merci.